À première vue, une réglementation limitant les
nuisances dans le Parc National serait bienvenue, mais
ce
projet semble plutôt être une tentative de
préserver sans changement réel la pratique des
loisirs aériens pour perdurer dans un modèle
touristique qui permet uniquement de survoler ces lieux, au propre
et au figuré!!!
On ne peut donc pas être favorable à cet immobilisme
déguisé.
On remarque que en dehors de quelques sommets concernés par
un trafic aérien marginal, le Parc reste globalement ouvert
au trafic aérien et même aux drones, sans notion de
restrictions horaire, laisse inchangée la majeure partie des
trajectoires d'aéronefs sources de la quasi totalité
des nuisances depuis des décennies sur la majorité des
visiteurs et les habitants, particulièrement dans les
cirques: toujours pas d'espoir d'amélioration des conditions
de vie au quotidien, les randonnées resterons
accompagnées de la pollution sonore tant que la
météo permet ces vols.
Ce qui est considéré comme "patrimoine culturel auquel
participe l'activité des survols aériens" est en
réalité l'aboutissement d'un modèle touristique
dépassé et incompatible avec les chartes de l'UNESCO
et du PARC NATIONAL, fruit de la trahison pure et simple de ces
chartes voici plus d'une décennie. La profusion actuelle
d'images aériennes entretient l'idée que le Parc se
découvre du ciel à tout prix et que sinon c'est rater
une expérience, alors que le véritable paysage, avec
le chant des oiseaux, la quiétude, est totalement
dénaturé par ces survols pour les 9 visiteurs sur 10
qui ne font pas le survol des lieux. La visite des lieux s'associe
à un fantasme visuel construit sur des images
aériennes considérés comme promotion de
l'île et propagées dans les réseaux sociaux mais
ce qui devrait être accessible simplement à tous depuis
la terre est sinistré depuis plus d'une
génération par la pollution sonore au point de ne
même plus concevoir que ça pourrait être
autrement, et cette sur-promotion d'images aériennes
entretient le processus de sacrifice au tout-aérien. Dans le
contexte de 147 milliards d'euros par an de coût sanitaire et
social du bruit chiffrés par l'ADEME en 2021 il est
désormais fortement probable que le calme dans la nature soit
une valeur à restaurer d'urgence pour permettre enfin
à TOUS de découvrir ces lieux EN PAIX depuis les
sentiers et les panoramas offerts des sommets, permettre À
TOUS d'y séjourner dans des conditions décentes.
Restreindre l'usage des aéronefs à la seule fonction
de secours et urgences est devenu nécessaire pour laisser
s'installer des modes de visite apaisés et terrestres qui
prennent le temps de voir et d'écouter les gens et la nature
et surtout qui consomment moins d'énergie à l'heure de
la sobriété énergétique. La
sérénité des lieux est une condition
nécessaire pour qu'aboutissent les projets en accord avec
l'écoute de la nature tels la permaculture. L'ambiance compte
pour reconstruire la vie dans ces espaces sans tant polluer, et il
incombe au Parc de sévir en premier pour que la visite de ses
espaces ne soit plus systématiquement associée
à cette invasion polluante et agressive des lieux de cette
minorité de touristes qui monopolisent ces lieux et
empêchent tout simplement les autres de les visiter, ou d'y
vivre et y travailler calmement.
Le conseil scientifique sait-il de quoi il parle en comparant le
bruit des drones aux bruits des aéronefs... Oui... ça
fait moins de bruit, mais encore?!
Vu la performance et multiplication des drones tout-public qui
s'ajoutent aux aéronefs, ne pas préserver l'ensemble
du Parc National est une incitation à la pratique de cette
activité qui devient invasive insidieusement: Si on peut
saluer les 35 points de protection de 200m de rayon pouvant induire
la pose de quelques pancartes dissuasives, si tout autour l'espace
reste ouvert les pilotes de drones s’écarteront de 200m
et contournerons ces zones pour toujours aller sur les même
cibles plusieurs fois par jour dans des zones de quiétude
stratégiques pour la faune (il n'y a pas que des
pétrels et des tuit tuit, mais des gens, des abeilles, des
papangues, d'autres oiseaux, des chauves souris, des papillons, et
les drones émettent aussi des ultrasons). Surtout, les drones
volent très près du sol, du relief, ou des arbres,
font des stationnaires et peuvent "insister" une bonne dizaine de
minutes en tournant autour d'un point d'intérêt: ils
s'approchent de manière insistante de l'habitat de la faune
et sont particulièrement intrusifs. Insidieusement ils
dérangent la faune à l'écart de la
fréquentation humaine et de ce fait, le constat de leur
impact est minimisé, alors qu'ils concrétisent
l'occupation humaine déportée via ces engins comme si
les humains s'étaient mis à voler et explorer hors des
sentiers, sortant de leur territoire pour empiéter encore
plus sur celui de la faune sauvage dont le dérangement est
loin d'être mineur. On est dans une urgence de réguler
cette activité en explosion technologique et populaire
impliquant des drones toujours plus nombreux et plus performants,
plus discrets, mais plus intrusifs qui volent plus longtemps et
s'approchent plus des reliefs, et plus petits désormais d'une
taille voisine à la plupart des oiseaux qui les
perçoivent encore plus comme des concurrents au territoire.
Vu la présence des papangues, rapaces endémiques en
baisse d'effectif, rien que cela est un motif suffisant pour en
faire interdire l'usage au public, dans et hors Parc
particulièrement dans les cirques sauf autorisation
temporaire accordée sur demande aux professionnels de
l'image.
Association Cilaos mon amour.