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Les plantes invasives
en particulier la longose et le goyavier dont le vecteur principal est ici un oiseau importé, le merle-maurice, modifient
actuellement le paysage "classé" et la biodiversité végétale d'où
la menace actuelle de perdre l'appartenance à l'UNESCO.
EN 2018: 90% du bien inscrit à l'UNESCO, soit 90.000 Ha environ est officiellement dégradé selon les
expertises de 2017: "c'est la première fois de l'histoire de l'UNESCO qu'un
bien européen se dégrade aussi vite"
selon l'UICN. La superficie du bien inscrit était similaire à celle du
Parc National, 100.000 Ha environ. Il est prévu de concentrer les
efforts de sauvetage sur les 10% jugés
sains, ce qui ferait dans les 10.000 Ha soit l'équivalent d'un carré de
10km de coté: la surface de la forêt de Belouve-Bébour + la forêt de
Piton Textor, quelque chose comme cela. On n'a guère d'espoir de
réparer là où les plantes envahissantes
ont
déjà éradiqué la sous couche forestière: "bataille perdue d'avance" ou
"situation irrémédiable", donc abandon des 90 autres % où on aurait peu
de résultats pour des fortunes dépensées.
Il est très probable d'avoir dans un proche avenir
l'un des deux scénarios:
1 - la
mise en
péril du bien en 2019
2- la redéfinition des nouvelles limites pour se concentrer sur
10% justifiant encore un effort de maintenance en l'état. Réduire ainsi
la surface d'un bien inscrit a a été déjà fait en Afrique pour
des raisons similaires (entretien du bien non assumé) et ça ne sera pas
une nouveauté que cela soit le
sort de la Réunion.
PARC NATIONAL en péril?
Le changement des limites du bien inscrit à
l'UNESCO ne change pas en principe les limites du Parc National, dont
le statut serait inchangé, mais la volonté de Région Réunion est
actuellement de le rétrograder en Parc Régional. Si le Parc
National est supprimé ou changé en Parc Régional la Réunion sera
abandonnée automatiquement par l'UNESCO.
Si la majorité de la surface du Parc
National se trouve désinscrite de l'UNESCO on peut aussi se poser les
questions de l'enjeu de conserver une zone irrémédiablement dégradée,
qui toutefois serait encore un refuge pour une faune et flore mélangée
et or des pollutions de tout type.
Le classement concernant le "paysage
landscape uniquement":
le bruit des hélicoptères
n'est pas pris en compte étant donné que les plantes ne perçoivent pas le bruit et que "la faune est peu
représentée"
"seulement trois espèces d'oiseaux
sont susceptibles d'être
dérangés par le tourisme aérien: le pétrel de Barrau, le Pétrel noir, et le Tuit-Tuit" (selon
les embassadeurs de l'UNESCO en 2014).
Les passereaux de nos forêts ne sont pas pris en compte, et le lien
entre la régénération de la forêt et la densité de population d'oiseaux
endémique n'est pas établi non plus, et dans l'urgence
de se dépêcher à enrayer la progression des plantes envahissantes, on
n'a plus le temps de regarder le nez en l'air et de se pencher sur le confort des oiseaux.
Une de ces plantes envahissante est la LONGOSE.
On retrouve les "longoses", celles là même qui sont vendue fort cher en
jardinerie, sous forme d'invasion de
plantes
toutes pareilles qu'on croirait cultivées en monoculture avec tous les
engrais qui vont bien: ce sont les mêmes
ici qu'aux Açores altitude 300m, ou au Brésil par 26 degrés sud de
latitude
coté atlantique altitude 700m, ou qu'à Hawaï... et le nom de "longose"
signifie "ne meurt
jamais" en Malgache: si vous entreposez les rhizomes dans une grotte,
la plante vit encore 1 an après, idem enterrée sous 1m de déchets, ils
réussissent à ne pas pourrir: il faut un gros travail supplémentaire
pour épuiser les rhizomes: les faire pousser en les privant de lumière
ou d'eau...
ça coute une fortune en jardinerie et
c'est un exploit d'en avoir un massif, dans les pays tempérés mais à
CILAOS, c'est tout le contraire: c'est un exploit d'avoir une trouée
dans un massif de longoses.
à 18 euros le pied de longose ça fait rêver non? Un massif de longose qui
fait, d'un seul tenant, quelques centaines d'hectares, la quasi totalité des remparts entre 1200 et 1750m d'altitude!!!
que deviendra ce rempart CILAOSIEN?
Probablement quelque chose comme cela à l'échelle de quelques générations.
Aux açores, sur une ile complètement à l'ouest...à FLORES il ya eu
un problème avec la flore... les humains ont débarqué les mêmes
plantes, mais plus tôt dans l'histoire: le cas des Açores correspond à
l'avenir de la Réunion.
C'est beau, les touristes aiment bien...
les drones nous ont envoyé des images encore plus détaillée de ce
temple de la longose: pour revoir ces vidéos cherchez les en entrant le
titre affiché sur youtube et l'emplacement de l'image copiée depuis la
vidéo est indiquée par la position du curseur.
le cas des Açores correspond au stade où les arbres et brandes de la
forêt ont
disparu et ne les cachent plus: à la Réunion pour ce rempart cité
(celui surplombant le "parc
à boeuf"), il ya autant de longoses sur le terrain, déjà, mais ça ne se
voit pas de
loin car elles sont cachées par les arbres en place qui n'ont pas fini
leur vie
mais n'ont pas de descendance. sur le coteau Kervegen on comment à voir
des petites trouées dans le rempart couvert exclusivement de longose:
le début des açores....
Si ce n'était que ça, car il ya un tas d'autres plantes...Nous devrons essuyer, entre autres, un tsunami
d'herbe-chiffon propulsée au rotofil + souffle feuille...
Cette plante a en effet des graines de type pissenlit... conçues pour être soufflées, alors nous les aidons bien.
L'herbe chiffon se voit de loin et a déjà changé l'aspect des
remparts, de la crête des Salazes, et envahi tous les espaces un peu
plus secs et lumineux qui ont échappé à d'autres envahisseurs.
Elle diminue la rétention
d'eau des
forêts, et de plus elle
fragilise les terrains.. et elle complique la restauration des forêts
car
c'est elle qui remplace les fougères et mousses pionnières quand un
arbre est tombé, naturellement ou non, ou quand on tente de restaurer
et que pour une période transitoire on a retiré de l'ombre dispensée
par d'autres envahisseurs tels le lantana Camara "Galabert" (du nom du c...nard qui l'a introduit , ou le
troène de ceyland "asiatique"
L'herbe-chiffon borde les talus: elle
s'envole en nuages de graines et retombe en neige sur les forêts
alentours, non contente de s'installer sur les roches
où elle éradique les mousses qui retiennent l'eau dans toutes les
forêts primaire, c'est à dire tous les remparts, elle profite des
chantiers (exemple cité la tentative de replanter des bois de couleurs à la place des exotiques au plateau des chênes) et des pistes forestières.
Elle a explosé à partir en 2016 alors qu'elle était déjà bien
installée, à cause des chantiers "verts" qui ont provoqué un peu
partout des trouées de lumières et zone de terre à nu.
ICI l'herhe chiffon remplace les briophytes
2016-10-22_13-13-29-herbe-chiffon Forêt de la Roche Merveilleuse: il
n'y a plus ni mousse, ni fougère, ni herbe, ce qui augmente l'impact
des pluies.
L'arracher tient un peu du mythe de
Sisyphe: il neige 3 fois par an des graines propulsées dans les
ascendance par les souffle feuille des employés communaux à quelques
kilomètre de là, et ça repousse toujours en gazon très serré enraciné
dans les mousses, tant qu'il n'y a pas assez d'ombre du à d'autres
plantes: restaurer dans une zone rendue lumineuse du fait du retrait
d'autres plantes envahissantes devient très difficile,: l'herbe chiffon
se plait là où on a
abattu des pins maritimes ou du troène, des Filaos ou encore du
Galabert, l'herbe chiffon a explosé à l'occasion de l'opération de
greenwasching d'une boite d'eau minérale en bouteille qui a abouti à
couper à blanc une forêt secondaire... et ainsi de suite.
Heureusement certains
zones de forêt arrivent à bien se régénérer avec le desmodium péi, et
des autres herbes quand elles concurrencent l'herbe chiffon: il ne faut
pas trop de lumière et de la terre profonde, une orchidée endémique dit
"petit maïs" surgit par miracle au point de faire de l'ombre et freine
sa réinstallation (vu à la Roche Merveilleuse)
2016-10-26_12-23-11-herbe-chiffon,
bordure de la Route d'Ilet À Cordes dégagées de FILAOS au niveau du
départ de sentier de cascade bras rouge.
On n'a pas ici passé d'herbicide, c'est la plante qui se desséché naturellement après floraison.
TENTATIVES DE RESTAURATION
Localement dans le secteur ONF, est menée une
tentative de restauration dans un secteur où la bataille était déjà considéré
comme "perdue d'avance", ce travail bénévole avec la convention accordée à CILAOS MON AMOUR est doublé d'un témoignage en image
sous forme de photos et vidéos horodatées et géolocalisée mise à la
disposition de tous (sur youtube, streetview et sites internet). Est tenté le
pari qu'il était possible de maintenir en jardin botanique très proche de la
forêt primaire autour du sentier botanique de la Roche Merveilleuse.
Il est jouable de restaurer plus d'un hectare par personne
(correspondrait
à un emploi forestier à mi-temps, trop fatiguant physiquement pour être
envisageable à plein temps), mais ici c'est relativement facile
(près d'une route, à 20mn de trajet de l'habitation de l'employé, ce
n'est pas sur un rempart vertigineux),
Mener une expérience équivalente sur le coteau kervegen ou les remparts est peu probable,
mais il existe à CILAOS de nombreux secteurs similaires aux abords du sentier botanique (qui combine une facilité
d'accès et de vigilance au quotidien pour un employé logé à proximité)
- le Parc à Boeuf (18 hectares): on peut penser que si des moyens
donnaient 20 emplois permanents, en l'espace d'une décennie on
retrouverait ici l'équivalent des abords du sentier botanique, sur un
total de 23 hectares.
- les
abords de la Route de Bras Sec ou finalement, l'ONF a tenté un contrôle
de la longose avec la méthode du sac-plastique pour étioler les
rhizomes (erreur à corriger: il faut remplir des sacs plus grands au
tiers seulement sinon les pousses crèvent les sacs, et aussi, ne pas
faire de ces sacs des gîtes pour Aedes albopictus)
- La mare à Montfleury entre le rempart et le bonnet de prêtre
- Notons aussi l'initiative de Reine Claude Gonthier avec son jardin
botanique de Béthune, en haut de Bras Sec pas loin du stade, contre le
rempart.
Mais en pratique, il restera partout une maintenance à assurer, les
plantes
invasives n'étant pas
éradiquées du voisinage et reprenant aussi sur leurs graines
enfouis
ou retransportée par les oiseaux (merle maurice surtout), les forêts
les moins menacés sont à long terme celle que l'homme pourra
entretenir, en tant que prédateur des plantes exotiques.
PAS SI FACILE de refaire la forêt
Une forêt primaire est le résultat d'une construction en
partant d'équilibre spontané entre plantes pionnières aboutissant à des plantes
au cycle de vie plus long, avec une évolution dans le temps qui ne se
retrouve pas dans une reconstitution artificielle: comme on ne nait pas
à l'âge adulte pour un être humain, il faut passer par l'enfance
pour construire un psychisme, pour
une forêt primaire c'est pareil: c'est une entité qui s'est construite
en grandissant....
Si la dégradation
est avancée, il est bien difficile de
reconstituer ensuite la forêts primaire quand il faut tout replanter,
en particulier si il n'y a plus les arbres d'origine et quand on
travaille sur une ancienne plantation:
le résultat est une forêt secondaire, éventuellement un un jardin
botanique, mais pas une
forêt primaire,
car une
forêt primaire est le résultat d'un équilibre atteint peu à peu au fil
des siècles (au moins 700 ans pour revoir les vieux arbres et une sous
couche stabilisée, sans compter la perturbation par des
plantes
exotiques).
Si on laisse faire la nature sans la perturber en laissant sur
place tout ce qui s'y trouve plantes expotiques envahissantes
comprises, on retrouvera bien une forêt primaire au
bout d'un millénaire environ, mais ça ne sera plus une forêt
réunionnaise! Revoir une forêt endémique
réunionnaise est une affaire de millions d'années d'évolution vers de
nouvelles plantes endémiques.. imaginez un peu la
valeur du patrimoine à sauvegarder dont l'échelle de temps
d'élaboration correspond à des centaines de fois celle de monuments
historiques!
Bilan 2017: Le bien inscrit est dégradé à 90% et est en voie de passer en situation critique à la prochaine révision...
Encore 2 ans, et on passe en situation critique. Déjà on pense que la
seule solution, c'est de sauver les 10% qui reste sains, dans 90% des
forêts primaire,s la situation est déjà irréversible et le paysage est...
perdu
On aura du coup soit une redéfinition des limites des zones inscites à
l'UNESCO, 10% environ de la surface d'origine, soit une "mise en péril
du bien"
LE BRUIT A DES EFFETS INDUITS SUR LE PAYSAGE VISUEL VIA LE DÉRANGEMENT DE LA FAUNE ET DES HUMAINS...
Le bruit est un facteur aggravant
Les nuisances sonores généralisées
retirent la spiritualité des lieux et induisent une approche de la
nature par les habitants et
touristes plus agressive, en plus de perturber les oiseaux qui ont un lien avec la végétation locale.
Ces forêts hébergent des oiseaux aux chants très discret.
Par exemple les zostérops (
oiseau blanc),
sont un exemple unique au monde d'oiseau qui polinise les orchidées,
vous pourrez observer que son chant est extrêmement faible... on le
voit à quelque mètre et on
l'entend comme un oiseau continental qui serait à 200m....
Les
terpsiphones
sont des oiseaux très territoriaux qui protègent la forêt de certains envahisseurs et chassent
autant qu'ils peuvent le Merle Maurice qui prédate les oiseaux (mange
les oeufs, fait des dégâts dans la végétation)..
Déranger ces oiseaux par
un vacarme qui occupe tout simplement la matinée entière
n'arrange rien... mais ceci passe pour un problème secondaire car ça ne
se voit pas directement, c'est pas flagrant... et officiellement, selon
les experts de l'UNESCO en 2014 ces oiseaux ne sont pas sur la liste
des oiseaux dérangés!!!
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