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Va t'on protéger le chant de ces oiseaux?
http://www.cg974.fr/index.php/ENS/
Z'oiseau la vierge, utilisé pour illustrer "Espaces Naturels Sensibles".

Dans le contexte actuel de ravage de ces espaces naturels sensibles par la pression touristique, cela en semble "hypocrite".
On fait tout simplement comme si le problème de la pollution sonore des hélicos et des ulm qui a la propriété d'étendre l'impact négatif de l'homme bien au delà du voisinage immédiat des aires de pique nique et des sentiers N'EXISTAIT PAS. On se "bouche les oreilles" pour continuer à donner une bonne image, voir une image "écologique" de la Réunion.

La mascotte des "Espace Naturels Sensibles" l'oiseau la vierge
2017-01-16_18h20_mov.jpg

rare exemple de son chant à la fin de cette vidéo.
Il représente bien la notion d'Espace Naturel Sensible. C'est en effet le premier oiseau à disparaître des lors que l'espace en question est envahi de bruit ou dégradé.

Il est devenu difficile de le voir et de l'entendre alors qu'il était très commun avant le tourisme aérien, sur le sentier du Taïbit (bruit? agriculture?)

Bien sur, si il faut défendre les compagnies d'hélico et les avions, on pourra toujours renvoyer la balle sur d'autres causes, qui ne manquent pas... Mais tout de même, le calme est un élément MAJEUR, l'essentiel des interractions des oiseaux passent par leur chant et nécéssite le calme ambiant pour se faire, et le bruit a un impact certain sur des oiseaux dont le millieu normal de vie est un des endroits les plus calmes de la planète (forêt insulaires sans singes hurleurs, sans mamnifères, sans bruit de l'homme sauf le tourisme aérien)

Bin oui, c'est un piaf, et alors?! c'est plein de piafs dans les rues, et le bruit ne les gêne pas ils s'adaptent très bien..


"Voyez" l'ambiance sonore de cette forêt, dans ce silence. Ça devrait être ainsi le matin, avec le soleil et des chants d'oiseaux en plus.
Pas besoin d'être scientifique pour estimer la perturbation que cause un bruit d'hélicoptère tel celui ci filmé de loin (qui est passé beaucoup plus près de cette forêt que du lieu de tournage de la vidéo où l'on peut ici comparer la compétitio du bruit de l'hélico avec le bruit pourtant violent d'une disqueuse d'un travailleur tout proche, devant le camion) ou d'avions, surtout quand c'est à cette fréquence là: le matin "c'est mort", c'est comme si c'était la guerre.

Même pour des survols lointains dont le bruit n'est même pas perceptible en zone habitée, la prédominance de bruits de moteur qui insistent systématiquement de longues minutes avant de s'éloigner devient très nettement audible en forêt, dans les "zones préservées" et réduit déjà la portée des communications entre oiseaux.

En serrant un peu les dents durant les 30 passages d'hélicoptères à la suite et en se justifiant par "ce qu'il le faut bien", en se disant que c'est "pas pire qu'à Parris", on parvient à ignorer que l'ambiance n'y est plus depuis longtemps, et que c'est bien dommage. Habitués à être exposé à ces dérangements en zone habité déjà bruyant des activités humaines on oublie que c'est une pollution qui impacte des espaces très silencieux. L'oiseau la vierge n'est pas en disparition mais se raréfie, devient moins présent. À quand un décompte à 20 couples au monde pour se décider à préserver son millieu?

À ce sujet, lors d'une visite à l'Unesco, lu presque mot pour mot, en 2014,  la conclusion de l'embassadeur local de l'UNESCO,  en bas d'une petite lettre affublée du signe "répubique française".
"seules 3 espèces sont suceptibles d'être dérangées par les nuisances sonore du tourisme aérien,
il s'agit du pétrel noir, du pétrel de barau et du tuit tuit.
 L'impact du survol touristique est minime par rapport au service rendu de permettre de visiter l'île depuis le ciel"


Et les passereaux des forêts, et l'ambiance, et "le ressenti de quiétude dans les cirques, pitons et remparts", vous en faites quoi?



Les analyse temps fréquence qui pour des raisons techniques sont faites en zone habitée (donc déjà bruyante), démontrent la nuisance sonore des aéronefs qui pourtant passent plutôt haut et loin au dessus d'un village avec voitures, voisins, travaux et autres bruit. En forêt c'est bien pire encore: c'est par dessus le calme et c'est aussi plus fort en absolu.

Cet oiseau est LE GARDIEN de la forêt. "Zoizo malheur" il a été nomné, par ce qu'il faisait fuir les autres oiseaux en les avertissant des pièges à colle à l'époque ou les anciens les capturaient pour quelques grammes de protéïnes.

C'est aussi cet oiseau qui chasse le merle maurice des forêts primaires et protège ainsi les oeufs des merles péï et autres endémiques d'un terrible prédateur.  Si il y a beaucoup de zoizo-la-vierge dans une forêt, vous n'y rencontrerez pas le Merle Maurice qui a un impact très négatif sur les forêts: il mange les fruits avant maturité et détruit les couvées des oiseaux endémique, ravage également ainsi les récoltes des zones agricoles et pour cet oiseau on met des pétards automatiques partout, d'où quelques centaines de détonations chaque jour de mars à novembre soit 8 mois/an d'une nouvelle pollution sonore.

Ces oiseaux la vierge ont été absent du sentier botanique de la Roche Merveilleuse entre juin 2015 et juillet 2016 suite à la présence toute la journée sur le belvédère durant 5 semaines en mai-juin 2015 d'un groupe électrogène pour souder à l'arc la nouvelle rembarde. Vu l'emplacement le bruit du groupe électrogène portait donc sur 5 hectares, provoquant le pire: des vibrations en continu au quotidien durant une grande période de temps.

Avec une rallonge pour placer le groupe sur le parking, à défaut d'utilser un groupe insonorisé pour la circonstance "travail en forêt primaire" on aurait largement réduit cet impact, voilà encore un exemple où l'on ne pense pas aux conséquence du bruit).

Il faudrait une longue période, au moins un an, d'observations sans perturbations le matin (survols rares, et non quotidiens) pour revoir apparaître des comportements "normaux" d'activité des oiseaux le matin, or, absolument tous les hauts de l'île y compris les forêts pluvieuses de l'est sont survolées plusieurs fois durant chaque matinée.

Les oiseaux ont probablement décalé leurs activité vers l'après midi plus calme mais moins sûr en météo (du coup, ils sont probablement plus actifs qu'ils le seraient si tout était calme le matin depuis toujours, mais ils sont aussi moins nombreux, cela masque le constat de leur raréfaction, leur activité augmentée compensant leur rareté).
L'activité se concentrant sur les moments de calme, ils se rattrapent l'après midi, mais ce n'est pas sans conséquence: se décaller a un coût pour leur métabolisme et la nourriture est moins disponible quand il ne fait pas soleil.

Les oiseaux importés, eux, adaptés au bruit ne se décallent pas et se trouvent avantagés: au contraire ils trouvent des forêts urbanisées par le bruit et ils ont le chant libre (il crient fort, communiquent de près, sont en bande), et ils ont le champ (pardon, la forêt!) libre.

En janvier les zoizo-la-vierge sont dans le nourissage, se suivant de très loin faisant des aller retour pour nourir un poussin qui volette de branche en branche tout en quémendant ses parents parfois affairés loin (plus d'une centaine de mètre). Il est certain que le bruit limite la distance de communication avec les poussins et les sites de chasse des parents justement au moment où les insectes volent le plus (le matin), et que cela joue aussi sur le nourissage, après avoir perturbé la reproduction.

 Cet oiseau-la-vierge ne se montre jamais en ville même près de la forêt, au contraire des tec tec, cul blancs et lunettes, merles aussi qui parfois y vont carrément y chanter.. Ce qui ne veut pas dire que le bruit dans leur habitat d'origine, installé longuement ne perturbe pas également ces autres oiseaux. Le merle a modifié son chant: en comparaison de son chant d'avant le tourisme aérien il est baclé, moins musical et plus court, surtout il imite moins ses congénères (ce qui a une incidence sur la définition de son territoire): pour cette activité de mime, il faut des grands moments de silence et la garanti de disposer du calme quand l'envie prend de chanter.

Lors de l'acalmie du Chikunguya, (2004 2009) la faible fréquence de passage des hélicoptères avait été corrélée par une absence de Merle Maurice le long de la route d'Ilet à Corde, Bois Rouge, Taïbit: le zoiseau-la-vierge étant probablement revenu le chasser... Alors que le merle Maurice était aussi envahissant dans les années 1995 qu'il le fut entre 2014 et 2016 1998... hasard, ou corrélation avec la tranquilité nécéssaire à l'oiseau gardien?

Il est sur que le bruit puissant et fort du tourisme aérien n'est pas sans conséquence sur la faune de forêts qui sinon, depuis des millions d'années, ne connaissait que le bruit du vent et de la pluie et sont à l'écart du bruit des route et des villes. L'invasion du bruit date de peu, 25 ans environ et a "surpris" les oiseaux endémique dans leur construction de survie....et cette nuisance majeure est quasi exclusivement du au tourisme aérien, elle fait du tourisme une catastrophe dans les Espaces Naturels Sensibles au lieu d'une simple gêne localisée aux abords d'infrastructures qui inquiète guère les oiseaux qui vont alors quelques mètres plus loin (pas de problème si ces infrastructures ne sont pas des mangeoires pour prédateurs d'oiseaux (poubelles + rats).



ambiances sonores matinales..
Concert des Lycos.
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texte écrit par Jean Thevenet,